Rapport pour l’année 2004
Le présent rapport
couvre la période allant du 1er janvier au 31 décembre 2004. Il
s’articulera sur cinq points essentiels ci-après :
- Organisation générale
- Visites
- Difficultés rencontrées
- Perspectives d’avenir
- Remerciements
- Organisation
Cette
année, la clinique de Beni a fonctionné avec les principaux acteurs
suivants :
v
Le Médecin Directeur adjoint
qui est en même temps chirurgien ;
v
Un Staff médical comptant 2
médecins, 1 chirurgien et 1 généraliste ;
v
Un Directeur de Nursing,
travaillant aussi comme anesthésiste à la salle d’opération, secondé par son
adjoint.
Le
personnel qui y œuvre peut être catégorisé de la manière suivante :
v
1 anesthésiste ;
v
1 Kinésithérapeute ;
v
18 Infirmiers ;
v
1 Dentiste ;
v
3 Techniciens de laboratoire
et 2 praticiens ;
v
1 Comptable ;
v
3 facturiers ;
v
6 aides dont 2 filles de
salle et 4 garçons de salle.
Les
services qui ont fonctionné cette année sont : la consultation, la salle
d’urgence, le
laboratoire, l’hospitalisation, la maternité, la dentisterie et la kinésithérapie/Salle des Soins.
NB : Depuis
janvier 2005, nous avons pu débuter les activités de la première classe
car la
demande était assez pressante de la part d’une certaine catégorie de
notre
clientèle.
Sur
le plan administratif, les services de la comptabilité et de la
maintenance sont aussi fonctionnels.
L’organe de Gestion est le Comité de Gestion qui tient ses réunions une fois le
mois. Ce comité est formé d’un président à la personne du Médecin Directeur
adjoint, du Vice président (Directeur de Nursing), d’un Secrétaire (Directeur
de Nursing adjoint) et de 4 autres membres qui sont le Comptable, l’Aumônier en
Chef, le Pharmacien de la distribution et le Responsable du laboratoire.
La fréquentation de nos services
était toujours croissante, les conditions d’hébergement et les longues heures
d’attente devant la porte de la consultation ont découragé certains de nos
clients. Ce qui nous a poussé à ouvrir le cabinet de consultation pour la
première classe malgré la charge considérable de l’unique spécialiste
permanent. Nous sommes surpris que les malades nous aient obligé de transformer
ce local de consultation en salle d’hospitalisation.
Les
moyennes de divers paramètres d’appréciation des activités dans les services se
présentent comme repris ci-dessous :
Tableau 5.1.
Statistiques clinique Beni
Activités Moyenne / mois Observation
Consultation 513 -
Hospitalisation 348 -
Interventions
- Majeures 57 -
- Mineures 115 -
Accouchements 80 -
Nouveau cas à la CPN 419 -
Examens de laboratoire 2404 -
Echographie 61 -
Dentisterie 40 -
Kinésithérapie 21 -
Taux d’occupation 83 -
Séjour moyen 4 -
Taux de mortalité 3.8 -
v
Visites médicales
Docteur
Philip Wood continue à rendre un service louable à la clinique de Beni
lors de ses visites
hebdomadaires chaque jeudi.
v
Formation
Nous
avons reçu Docteur Samy Bandiache de la Communauté de Mambasa (CAFEC) pour 6
mois de formation. Il vient de terminer ses études à l’Université de Kisangani.
Onze institutions de formation suivantes nous ont envoyé leurs élèves et
étudiants pour le stage. Ce qui nous aide à nous intégrer dans le milieu.
Tableau 5.2. Effectif des stagiaires
Nº |
Institution de formation |
Effectif |
Observation |
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 |
ITM Mambasa IEM Nyankunde ISTM Nyankunde ISTM ITM LOLWA INstitut Hodari CECA – 20 Centre Universitaire
de Goma Université de
Kisangani UniversitéCatholique
du Graben Université
Adventiste de Lukanga Centre Universitaire
Extension de Bunia |
10 40 20 12 1 6 1 4 12 1 1 |
Stage en Techniques sociales |
|
Total |
108 |
|
v
Difficultés rencontrées
Nous
sommes pressés par bien de difficultés. Les frais locatifs qui sont vraiment
élevés, les frais de la contribution, l’inadéquation des bâtiments utilisés, le
logement des agents dans la dispersion faute d’un site commun pouvant servir de
quartier résidentiel pour tous les agents, le manque d’un gîte pour un certain
groupe de nos visiteurs, la charge élevée de la consommation du carburant,
telles sont, entre autres, les difficultés auxquelles nous sommes
quotidiennement appelés à faire face.
v
Perspectives d’avenir
Pour
un avenir meilleur, nous nous sommes assigné la responsabilité :
v
D’augmenter la capacité
d’accueil dans des bâtiments plus appropriés ;
v
De trouver un autre
spécialiste (pédiatre, gynécologue, …) pouvant soutenir le seul spécialiste
chirurgien ;
v
De trouver un gîte car les
frais d’hôtellerie nous coûtent toutes les fois que nous avons une
visite ;
v
De trouver des meilleurs
locaux pour l’hospitalisation de la première classe ;
v
D’améliorer les conditions
d’accueil et d’examens des mères à la consultation prénatale ;
v
D’installer notre appareil de
radiologie.
v
Remerciements
Nous remercions infiniment le Dieu Tout Puissant, qui ne
cesse de nous manifester sa grâce. Le climat de paix qu’il nous offre a permis
que le travail puisse continuer à la clinique de Beni, jour et nuit sans
interruption.
Il nous béni à travers les frères, amis qui nous envoient
le matériel de soins afin que l’œuvre du Seigneur le glorifie.
Nos remerciements s’adressent, en particulier, à tous
ceux qui prient pour que la clinique de Beni évolue et rende le service attendu
d’elle pour la gloire du Seigneur.
PHARMACIE :
Actuellement 11 personnes sont affectées à la production et la distribution:
Un pharmacien responsable de la production;
Un pharmacien responsable du contrôle de la qualité;
Un Assistant en Pharmacie, agent de la
production;
Un Superviseur de la production;
Un magasinier;
Une infirmière dispensatrice des médicaments;
Un technicien chargé de la maintenance ;
Deux aides pour le nettoyage des emballages et
l’assurance de la propreté ;
Une aide chargée du dépouillement de la
consommation des produits au sein de la clinique de Beni ;
Un administrateur chargé du suivi du projet de
production des perfusions.
- Les
services
Le programme de production comprend trois services :
-
L’approvisionnement,
distribution et marketing
-
La
production
-
Le
laboratoire d’analyse des médicaments
- ACTIVITES REALISEES
1.
Approvisionnement de la clinique
L’approvisionnement de la clinique s’est faite à partir
de notre production locale, des produits importés de JMS /Kampala, Meds
Nairobi et des achats locaux.
En moyenne, l’approvisionnement est
de 3250$ par mois et les ventes de 4800$
Les produits périmés ont une valeur de 857$ mais il s’agit essentiellement
des produits offerts par les ONG quand ils sont proches de la date de
péremption.
2. Production
Le service de production a essentiellement fonctionné
pour couvrir les besoins de la clinique de Beni.
La gamme des produits prévus est
fabriquée à plus de 80 % et nous commençons à enregistrer des commandes
significatives pour les clients externes (voir annexe 4 pour détails).
3. Laboratoire
de Contrôle de la qualité
Avec l’équipement actuel, notre
laboratoire de contrôle de la qualité ne peut effectuer que des tests
d’identification pour un nombre limité de produits.
Cet équipement comprend un kit de chromatographie sur couche mince et de
quelques réactifs pour les réactions (coloration et/ou précipitation)
d’identification.
C’est à ce titre que nous mettons tout en œuvre pour acquérir une
documentation et un matériel pouvant permettre de réaliser des analyses
quantitatives.
4. Formation
La formation du personnel pharmaceutique ne se résume
qu’à la participation aux séminaires de formation :
v
Participation du pharmacien chargé du laboratoire
d ‘analyse à trois séminaires (Kigali juin 04), Johannesbourg (Septembre
04) et Ouagadougou (novembre 04) sur la promotion de l’usage rationnel de
médicaments ;
v
Participation
des deux pharmaciens au séminaire organisé
à Butembo par l’Association des Pharmaciens Catholiques du Congo sur la
prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant ;
v
Participation
du technicien de PUP et de l’Assistant en pharmacie au séminaire de formation
sur la maintenance des équipements de production à Moshi/Tanzanie ;
v
Restitution de toutes ces formations à l’ensemble du
personnel de la pharmacie n’a pas encore eu lieu.
v
Nous
avons reçu deux élèves venus de l’IEM Katwa, section des Assistants en
pharmacie pour leur stage en production. Malheureusement, leur présence a fait
perdre certains biens utiles de service.
5. Collaboration
avec Medair
La collaboration avec Medair continue comme par le passé
pour la gestion et supervision de leur programme d’accessibilité par le CME.
Grâce à ce partenariat, nous avons pu donner du travail à 4 personnes dans
le dépôt Medair à Bunia.
Un projet est à l’étude pour implanter un mini dépôt à Mambasa ou à Mandima
, il y aura sûrement de la place pour deux de nos agents sans travail.
Le Directeur de la pharmacie est aussi chargé de la supervision des
activités de Isiro qui emploient deux
assistants en pharmacie ressortissants de l’IEM Nyankunde.
- DIFFICULTES RENCONTREES
Le niveau de production reste faible par manque d’un
approvisionnement régulier en eau et en électricité
La vente de notre production locale est insignifiante par manque d’un
service de marketing très dynamique et surtout par l’inaccessibilité à notre
marché traditionnel.
Les locaux utilisés ne répondent pas parfaitement aux normes
et nous n’avons pas la possibilité de les modifier car nous les prenons en
location.
Le manque d’équipement suffisant pour la production et
l’analyse de la qualité ne nous permet pas de produire et d’analyser en
suffisance. .
La guerre a tout naturellement appauvri la population ce qui détermine un
pouvoir d’achat faible qui affecte l’accessibilité aux soins.
Les ruptures de stock de, médicaments, matières premières
et des emballages ont affecté négativement notre service de production et de
distribution.
La difficulté de trouver deux A.P. compétents et
dynamiques pour épauler les équipes de la production et de la distribution.
La planification des activités pour l’année 2004 n’a pas
été respectée, les activités en souffrance sont entre autres : l’ouverture
d’une officine de formation en collaboration avec l’IEM, l’étude prospective
pour connaître les possibilités réelles
du marché pour notre production et la formation continue du personnel au sein de notre institution.
Les relations entre pharmaciens restent un handicap au
bon fonctionnement du programme. Et l’affectation des cadres (pharmaciens) par
l’Assemblée générale n’a pas tenu compte des réalités sur terrain.
- PERSPECTIVES D’AVENIR
Le programme de production est une des spécialités du CME
et nous
avons la conviction que ses activités sont promues à un épanouissement
rapide dans les années à venir.
La réhabilitation de nos
infrastructures de grande valeur détruites à Nyankunde fait partie de nos préoccupations. Nous ne
ménagerons aucun effort pour obtenir des fonds requis pour les travaux à entreprendre à cet effet.
Le laboratoire de contrôle de la qualité est un
outil capable de rehausser la renommée de notre institution de manière
significative.
En effet le marché local regorge de produits falsifiés qui rendent
aléatoire l’efficacité du travail du personnel soignant tout en mettant la vie
du malade en danger.
C’est ainsi que le Pharmacien
Inspecteur de Province en visite chez nous au mois décembre 2004 nous a
encouragé à équiper suffisamment ce laboratoire pour qu’il serve de laboratoire
de référence pour l’Est du congo. Et un contrat de partenariat sera signé à cet
effet.
Le projet de création des centrales régionales d’approvisionnement en médicaments
essentiels (FEDERARATION DES CENTRALES D’APPROVISIONNEMENT EN MEDICAMENTS
ESSENTIELS, FEDECAME en sigle) est aussi une opportunité que le CME ne peut se
permettre de négliger sous peine de se voir avaler par une autre organisation
plus conquérante. Nos infrastructures de Nyankunde et de Bunia et le personnel pharmaceutique en
nombre suffisant sont des atouts non négligeables pour que le CME soit retenu
comme centrale pour d’approvisionnement pour l’Ituri. Ce qui implique la preuve
que nous avons un stock suffisant en médicaments et matériels essentiels, des
moyens logistiques appropriés et une capacité de gestion éprouvée pour mener à
bien toutes les activités y afférentes.
La relance du projet PIMEN est indispensable pour diversifier nos
activités et apporter un éclairage scientifique sur l’utilisation des plantes
médicinales en vue de barrer la route aux charlatans de tout bord qui trompent
la population au nom de la médecine traditionnelle, douce, sans effets
secondaires et toujours efficace
Un appui externe est indispensable pour toutes ces activités mentionnées ci
haut.
D.
CONCLUSION
Les performances actuelles de la pharmacie peuvent
paraître faibles mais au regard de
nombreuses difficultés auxquelles nous sommes quotidiennement confrontées, nous
devons plutôt nous réjouir et continuer le travail avec plus de motivation. En
effet, notre pharmacie est mieux fournie que celles des institutions
concurrentes de la place et nos prix sont très appréciés par les malades.
E. REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier Dieu pour toutes les bénédictions
dont nous avons bénéficié ainsi que pour sa protection sans laquelle nous ne
serions épargnés des méfaits de la guerre qui sont visibles autour de nous.
Notre gratitude va aussi aux donateurs
et aux communautés membres qui soutiennent activement nos activités.
Tout le personnel du CME mérite nos remerciements pour son courage et
son dévouement pour le travail.